#10 Peur du conflit ? Faites de l'accrobranche
J'ai écrit cette newsletter sur 3 mois et ça se voit pas du tout (non)
J’ai beaucoup de colère en moi en ce moment.
J’écoute de la girlypop énervée pour me calmer. C’est tout le paradoxe de mon Spotify : si j’écoute du gros punk qui a envie de crever, c’est que je pète la forme. Inquiétez-vous quand Renée Rapp ou Olivia Rodrigo débarquent dans mes “En boucle”.
J’essaie de transformer ma rage en petits crottins de joie, de créativité et de blagues. Avec Marine et Moana, on y arrive bien. On refond Fin de Soirée à coup de sessions d’écritures qui ressemblent plus à des goûters chaotiques.
Le problème, c’est que cette rage se transforme brusquement en angoisse dès que je quitte la scène. Logique vu que c’est une colère souvent motivée par certains comportements, des sentiments de contradictions, de manque de transparence qui semblent intrinsèques à tout milieu artistique. En bref, de l’injustice. Et je déteste l’injustice. C’est parce que je suis Batman.
On va pas rentrer dans le détail, de un parce que je viens d’une famille aristocrate qui m’a inculqué la très mauvaise notion de “on lave pas son linge en public”, de deux parce que j’ai beaucoup trop peur du conflit pour essayer de faire des déclarations publiques.
Je suis si cryptique on dirait que je tease une affaire mediapart (qui a fini par sortir depuis que j’écrivais ces lignes) alors que j’ai juste une newsletter avec peu ou prou 200 abonné·es (en vrai ça me sauce, merci).
Plusieurs semaines se sont écoulées entre ce dernier paragraphe et celui que vous êtes en train de lire. Depuis, tel un scarabée bousier, mes petits crottins de joie sont devenus ma maison. J’ai fait les premières de mon spectacle, on a célébré le dernier gala de l’atout, j’ai découvert le Printemps du Rire et sa tournée dans toute la Haute-Garonne et je me suis mise à lire “Libérez votre créativité” de Julia Cameron, qui me donne une sensation de cahier de vacances à remplir en attendant la fin de mon CDI.
Je me sens à nouveau alignée. La peur et l’anxiété débarquent chez moi dès que je me laisse perdre contact avec la réalité. Il me suffit de deux semaines où je ne joue pas pour être persuadée que je ne fais rire personne, que je vais oublier le fonctionnement d’un punchline et devenir jalouse de la carrière d’Hanouna.
Dans “Libérez votre créativité”, Julia Cameron écrit :
“Karma’s a bitch. I should’ve known better. If I had a wish I would’ve never effed around”
Pardon, mauvaise quote. Celle-ci vient de la terrible chanson de Jojo Siwa que je n’arrive plus à me sortir de la tête. Mais donc, Julia Cameron dit :
“Un blocage créatif est manifeste lorsque nous nous plongeons dans les fantasmes. Plutôt que de travailler ou de vivre le présent, nous perdons notre temps à nous complaire à imaginer ce qui aurait pu ou aurait dû se passer. Un des grands malentendus sur la vie artistique est qu’elle occasionne beaucoup de désoeuvrement. La vérité est qu’une vie créative implique beaucoup d’attention. L’attention est un moyen d’établir des liens et de survivre. (…)
En écrivant sur l’attention, je me rends compte que j’ai beaucoup écrit sur la souffrance. Ce n’est pas une coincidence. Pour certains, cela peut être différent, mais la souffrance est ce qui m’a appris à prêter attention. Dans les moments de souffrance où l’avenir est trop terrifiant à envisager et le passé trop douloureux à se remémorer, j’ai appris à prêter attention à l’instant présent. (…) Chaque moment, pris seul, était toujours supportable. (…) Juste maintenant, je vais bien.”
C’est beaucoup de mots et de belles images que Cameron utilise pour nous dire “Carpe Diem” mais on va dire que ça m’a plus marquée que quand j’ai vu mon amoureux d’enfance sur facebook qui l’avait tatoué en lettres gothiques sur son avant-bras (je pense à toi Fabien). Je suis apparemment capable d’apprécier du développement personnel. C’est donc ça qu’on appelle de l’évolution de personnage.
Ah et aussi apparemment, quand je me reconnecte à ma créativité, j’imite des micro-ondes sur Tiktok.
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9 mai - What The Fun au Trac (Auderghem)
10 mai - premières parties de Cécile Marx au Kings (Ixelles)
12 mai - Berthom comedy club avec le Marrant (Lille)
13 mai - Scène pride aux Grands Carmes (Bruxelles)
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22 mai - Fin de Soirée au Kings (Ixelles)
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Derby Girl
Je suis en retard à la fête mais j’ai commencé Derby Girl, qui réunit 2 des personnes que je préfère dans le paysage culturel français : Adrien Ménielle et Sophie-Marie Larrouy. C’est drôle, léger, touchant, sans doute la série française comique la mieux rythmée que j’aie vue (avec “Au Service de la France”).
Quatre quarts d’heure
Le podcast qui me fait tellement de bien. Tous les mardis Camille, Kalindi, Louise et Alix se retrouvent pour raconter leurs ups et leurs downs de la semaine. C’est simple, c’est drôle, ça parle parfois d’anxiété, parfois de créativité, souvent d’amitié.
Cette vidéo de lynx qui se crient dessus
Le screen de mes notes de téléphone
Kusjes,
Lola.