Je repense souvent à une conversation que j’ai eue avec Yannick Joos, humoriste bruxellois bilingue qui me fait beaucoup rire. On parlait du fait que le monde de la farce, ce n’est pas une ascension permanente mais plutôt des hauts et des bas qui finissent par s’aligner.
Là, un matin froid dans mon salon, à écouter du brian eno « music for airports » parce que c’est un des rares trucs qui me réconforte et me détend, j’ai l’impression de n’être ni dans un bas, ni dans un haut. Un moyen bizarre qui n’a rien à faire là.
Je déteste faire une scène moyenne. Une scène qui te crie « bof ». Je sais quand je fonctionne. Je sais quand ça ne marche pas. J’ai l’impression de résoudre une équation à 2 inconnues après une scène moyenne.
La dernière fois, je crois que c’était un mélange entre fatigue et stress. 2 inconnu·es qui me côtoient trop souvent.
Si j’avais une recette magique pour faire disparaitre entièrement le stress de mon corps, je l’utiliserais (shocking). Peut-être que je devrais tenter les sessions de thérapie par hypnose. Est-ce que je vais y croire ? Est-ce que vraiment, je vais réussir à me laisser manipuler par un·e connard·sse dans un fauteuil ?
J’ai toujours détesté les hypnotiseurs de rue (masculin intentionnel). ça n’a aucun d’intérêt, y a rien de magique à jouer avec les gens. Les magiciens aussi, ils me saoulent tant. Sauf quand ils font du stand up drôle en même temps et continuent de m’inviter sur leurs scènes (pardon Yanis). Pour moi, c’est de la magie noire et j’espère qu’un jour on ramènera l’inquisition pour eux.
Je sais que ça m’énerve parce que je ne comprends pas. Je n’aime pas ne pas comprendre. Je vous vois venir avec vos “tu devrais essayer de t’y intéresser”. Je vais pas me farcir des bouquins sur la manipulation mentale et comment faire disparaître une hirondelle dans un gobelet. Par contre si vous faites une compil de tiktoks en 47 parties je peux me chauffer.
Je suis mal placée pour juger. Plus j’avance dans le milieu de la blague, plus je me rends compte que le stand up aussi, c’est de la manipulation. On joue avec notre attitude, on construit une tension, on s’attache à un détail pour en faire un jeu de mots.
On me demande toujours si “tout est vrai” quand je monte sur scène. Dans l’absolu, oui. Je parle de ce que je vis. Je parle aussi de ce que je ressens. C’est là que le bas blesse. Exprimer un sentiment, c’est toujours plus facile quand on en fait une histoire. Parfois, on extrapole, on imagine, on fait des “je suis tellement xxxx que xxxx” avec des situations qui, bien sûr, sont fausses. Fantasmées. Rigolotes si c’est réussi. On laisse le choix au public de nous suivre.
Cette newsletter part dans tous les sens. Qui est surpris·e ?
J’ai vécu les 8 derniers mois sans ordi mais la magie des fêtes a fait que je me retrouve en possession d’un macbook de 2016 qui crépite dès que je lance Première Pro. Comme un fan de Johnny, il essaie d’allumer le feu et j’espère qu’il n’explosera pas alors que je mettrai le point final à la V324 de mon spectacle.
J’ai demandé à une IA “un ordinateur fan de Johnny sur le point de brûler. Je ne suis pas déçue.
Merci d’être encore là, d’ailleurs. Dans les salles, dans vos boîtes mails, dans mes DMs pour me dire que vous aimez bien ce que je fais. Depuis un an, je crois que moi aussi j’aime bien ce que je fais. Bizarrement, ça change tout.
Pour me voir percer prochainement
Sans doute dans un salon secret en train de faire des 30/30. D’ailleurs si vous voulez me booker dans votre salon ça se passe ici.
Le 10 janvier on reprend les blagues au Réservoir pour une soirée spéciale jeux vidéos avec le What the fun présentée par le choupi Gaëtan Delferière
Le 11 janvier on fait du stand-up improvisé avec le What The Fun au Trac, présenté par nul autre que Valentin Delieu
Du 15 au 19 janvier, je suis en résidence puis en sortie de résidence à la Cité de la langue française pour prochainement faire une première partie devant 2000 personnes. Vous viendrez pas me voir mais je flex.
Le 25 janvier, aux Planches avec le What The Fun et Lorenzo Mancini.
C’est dans longempts mais le 18.03 je fais la toute première de mon tout premier spectacle au Petit Kings, par ici pour réserver.
Puis sans doute d’autres dates qui vont s’ajouter, rdv sur mon instagram pour être mis·e au courant !
Qu’est-ce que j’ai fait dernièrement pour percer ?
Je suis partie en tournée en France avec “Fin de soirée”, le spectacle qu’on fait à 3 avec Marine et Moana. C’était dingue et on va sans doute remettre ça en 2024.
J’ai participé au concours du Printemps du Rire et c’est sans doute un des meilleurs tremplins auxquels j’ai participé. Je suis joie parce qu’en plus j’ai été prise aux côtés d’humoristes turbo-talenteux·euses comme Ameziane, Mell, Louise Duck, Gaëtan Delferière et Ethan.
J’ai beaucoup écrit et testé beaucoup de nouvelles blagues.
J’ai commencé à travailler avec l’incroyable “révélatrice de talents” Alexandra Henry, un être précieux sur cette terre.
Les rigolos-recos
“Dramathis” le podcast à punchlines qui parle de théâtre de Mathis Grosos
Depuis que je travaille dans un théâtre, j’ai souvent des ami·es qui me disent avoir peur de s’y frotter. De ne pas comprendre. J’avais cette peur-là aussi, mais en étant forcée d’y travailler, je m’y suis sentie bien. Surtout quand on parle de théâtre contemporain, de l’effervescence que ça peut être, la modernité, l’inclusion que ça peut émuler. J’ai tout de même du mal à poser les mots sur ce qui fait mon nouvel amour du théâtre. Mathis Grosos, créateur et protagoniste du podcast “Dramathis”, arrive à le faire. Avec humour, punchlines et parfois un peu d’espoir, c’est la meilleure introduction aux salles de théâtre que j’aie pu voir.
Malik Elassal, l’humour comme une conversation
Il y a 2 types d’humour qui me touchent énormément ces derniers mois. L’humour stupide, absurde, bien dosé et stupide (comme Pierre-Yves Roy-Desmarais) et les humoristes qui arrivent à construire un set comme on discuterait avec un pote, où on ne voit pas les ficelles des blagues, où on sent une complicité se former avec le public. Malik Elassal a ça. Je l’ai découvert grâce au compte “Don’t Tell Comedy” et depuis je fouille internet à la recherche de ses extraits.
Chad chad, le meilleure du commentary-tube
Un jour, j’apprendrai à faire davantage de recos francophones. En attendant, j’envoie à toutes les personnes autour de moi fatiguées des humoristes qui font des blagues sur des sujets qui ne les concernent pas (comme par exemple les violences conjugales) les vidéos de Chad Chad.
Chad Chad est une youtubeuse qui fait du “commentary”. Ce qui veut dire, plus simplement, qu’elle commente des phénomènes internettiens, des sujets de société ou des trends tiktok pétées. Elle en profite pour faire beaucoup de blagues au montage et rire de manière très insolente et délicieuse des hommes alpha.
Mais pourquoi moi aussi je me suis remis l'album d'aeroport ?! 🤔